Alléger les primes d’assurance maladie

La Suisse est en tête du classement des systèmes de santé du monde. Si nous possédons l’un des meilleurs, c’est aussi l’un des plus chers. Nous parlons d’un marché de 83 milliards de francs, ce qui correspond à environ 12% du produit intérieur brut.

Certes, tout système de santé de qualité coûte cher. Cependant, les coûts sont à peine supportables pour de nombreuses familles et de nombreux ménages. Dans aucun autre pays de l’OCDE, les paiements dits “out-of-pocket” ne sont plus élevés qu’en Suisse. Nous pensons aux médicaments payés par l’assuré, à la participation aux frais via la caisse maladie et aux traitements dentaires. Ces frais pèsent extrêmement lourd sur les ménages suisses. Conséquence révoltante : 11% de la population renonce à consulter un médecin alors que cela serait médicalement indiqué. Le calcul a été réalisé par l’Observatoire suisse de la santé.

A cet égard, le PS formule depuis longtemps la critique suivante: la prime d’assurance maladie individuelle est antisociale. L’assurance obligatoire des soins puise dans la poche d’un milliardaire le même montant que dans celle d’une coiffeuse ! Le politique était conscient de ce problème lorsque l’assurance obligatoire a été introduite il y a plus de 25 ans. C’est pourquoi la réduction individuelle des primes a été créée par la Confédération et les cantons. Elle devait soulager de manière ciblée les bas revenus. Selon l’objectif social poursuivi par le Conseil fédéral, aucun ménage ne devait consacrer plus de huit pour cent de son revenu aux primes d’assurance maladie.

Quinze pour cent du revenu pour la caisse maladie

Or, nous sommes loin de cet objectif initial. Malgré les réductions de primes, la charge financière qu’elles constituent reste très élevée pour certains ménages. De plus, elle continue de progresser depuis le récent choc de l’augmentation moyenne de 6,6 % : on constate que jusqu’à 19 % du revenu des ménages doivent lui être consacrés. En moyenne pondérée, ce sont 15 % du budget des ménages qui sont attribués aux primes d’assurance maladie. Avec le taux de renchérissement actuel de plus de 3,5 % et la hausse massive des primes d’assurance, le pouvoir d’achat des ménages s’amenuise constamment et de manière inquiétante.

Il est évident qu’au vu de l’évolution des coûts de la santé, des mesures efficaces doivent enfin être adoptées afin de les maîtriser. Concernant le prix des médicaments, une grande de marge de manœuvre existe. Leur prix en Suisse est jusqu’à deux fois plus élevé que dans les pays voisins. Des contrôles plus efficaces des factures des médecins et des hôpitaux sont nécessaires afin de détecter les factures injustifiées ou erronées.

Parallèlement, le portemonnaie des ménages devrait être soulagé rapidement grâce à l’Initiative d’allègement des primes du PS. Celle-ci demande que les cantons et la Confédération accordent des réductions de primes de sorte qu’aucun ménage ne soit obligé de consacrer plus de 10 % de son revenu aux primes d’assurance maladie. Le Conseil fédéral et le Parlement ont enfin reconnu le problème et offrent leur soutien à un contre-projet substantiel.

Mais ils y étaient quasiment obligés. Selon un sondage représentatif, l’initiative du PS pour l’allègement des primes serait soutenue par 71% des personnes interrogées, tous partis confondus. Nous poursuivrons notre politique en faveur de la majorité de la population, que ce soit au Parlement ou dans les urnes.

 

Flavia Wasserfallen, conseillère nationale PS, BE

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